2 Jan 2011

LA BATAILLE DE MOUTA

LA BATAILLE DE MOUTA

         Vers l’an 8 A.H, la sécurité régnait dans pratiquement toute l’Arabie, et l’appel à l’Islam s’était répandu dans bien des lieux. Les Juifs au Nord et les Koraichites au Sud s’étaient repliés à cause des victoires musulmanes lors de bataille, et ils ne présentaient plus de menace. 

         Le Saint Prophète (s) envoya des missionnaires dans les pays avoisinants les invitant à rejoindre l’Islam. Certains de ces missionnaires étaient bien reçus tandis que d’autres étaient maltraités voire tués. Ainsi, un de ses missionnaires du nom de Harisse bin Oumayr Azdi était envoyé avec une lettre chez le chef de la Syrie. Mais avant d’atteindre sa destination, il fut capturé à Mouta par Shourahbil, le gouverneur pour le chef de la Syrie dans les villes frontières. Entravant la loi universelle protégeant les missionnaires, Shourahbil tua Harisse. Un autre incident tua aussi 15 missionnaires envoyés en Syrie. 

         Lorsque le Saint Prophète (s) reçut la triste nouvelle des décès, il en fut fortement blessé et il décida de punir  Shourahbil et ceux qui font obstacle à l’extension de l’Islam. Il déclara le Jihad et 3 000 hommes se réunirent à Jurf, la station militaire de Médine. L’armée eut pour instruction de marcher vers Mouta et d’inviter au préalable les gens à devenir Musulmans. S’ils acceptaient, le meurtre du missionnaire ne serait pas vengé, mais s’ils résistaient, les Musulmans devraient se battre contre eux au Nom d’Allah. 

         Djafar bin Abou Talib était désigné comme commandant de l’armée et le Saint Prophète (s) dit que si Djafar était tué, ce serait alors Zayd bin Harisse qui les mènerait. S’il venait à mourir aussi, alors les Musulmans choisiraient un commandant parmi eux. Avant d’envoyer l’expédition, le Saint Prophète (s) les recommande d’observer les règles suivantes:

1.      Ne pas intervenir chez les moines et les sœurs pratiquant dans leurs monastères.
2.      Ne pas porter la main sur les femmes, les enfants et les personnes âgées.

3.      Ne pas abattre les arbres ni détruire les bâtiments.

         Ces instructions reflétaient le mode de pensée du Saint Prophète (s) et les efforts qu’ils faisaient afin d’apporter le changement dans tous les domaines de la vie, à une époque où l’Arabie ne faisait preuve d’aucun scrupule dans leurs actions, notamment en guerre.

         En réaction à la nouvelle de la marche de l’armée musulmane,  Hercules de Rome et le Chef syrien envoyèrent leurs meilleures troupes aux frontières, et 
rassembla une armée de 100 000 soldats.

         Non seulement les Musulmans étaient dépassés en nombre, mais ils devaient aussi faire face à une armée professionnelle. Etant donné leurs guerres constantes contre l’Iran, les Romains étaient devenus experts en stratégies et tactiques militaires. Ils étaient aussi équipés d’armes plus performants et de modes de transport plus sophistiqués que les Musulmans. De plus, les Romains avaient l’avantage de combattre chez eux tandis que les Musulmans se trouvaient en terrain inconnu.

         Malgré le fait qu’ils étaient en moins bonne position, les Musulmans donnèrent une image héroïque de leur vaillance. Djafar divisa ses hommes en 3 divisions et les armées se rencontrèrent à  Sharaf près de Mouta. La bataille débuta par de simples combats pour tourner très vite vers une guerre à grande échelle. Les Musulmans combattirent avec courage, mais très vite l’écart en nombre se creusa beaucoup trop. Djafar se retrouva encerclé et perdit un bras, puis l’autre pour finalement mourir assommé à la tête. Après Djafar, Zayd et  Abdoullah devinrent aussi des martyrs.

         Vers la fin de la première journée de guerre, l’armée musulmane se trouva considérablement réduite et en déroute. En tant que nouveau commandant de l’armée, les Musulmans choisirent Khalid bin Walid.

         Durant la nuit, Khalid ordonna les divisions restantes de l’armée musulmane à changer de côté, et le bruit émis par le déplacement d’un grand nombre d’hommes persuada le camp adverse que les Musulmans avaient reçu des renforts.

         Le jour suivant, Khalid organisa l’armée musulmane de manière à donner l’impression que de nouvelles troupes l’avaient rejointe. Cette stratégie laissa le camp ennemi dans l’hésitation et Khalid saisit l’occasion pour retirer son armée et retourner à Médine.  

         Le retrait des Musulmans n’était pas bien perçu par certains à Médine qui disaient qu’ils auraient dû se battre jusqu’au bout. Cependant, étant donné les circonstances, Khalid eut raison de les ramener à Médine car il aurait été inutile de sacrifier les vies de plus de Musulmans. 

         Le Saint Prophète (s) fut très blessé par la perte des Musulmans et en particulier par celle de son cousin Djafar. Il vit en rêve que Djafar avait deux ailes comme les anges au paradis, et depuis, Djafar est connu sous le nom de Tayyaar : celui qui vole.


         Juste avant son décès, le Saint Prophète (s) prépara une forte armée sous Oussama  bin Zayd qu’il renvoya à Mouta. Mais, cette expédition ne sortit jamais de son territoire à cause de la maladie du Saint Prophète (s). Bien que Oussama était prêt à se mettre en marche, certains Musulmans et en particulier Abou Bakr et Oumar craignaient ne pas être à Médine lorsque le Saint Prophète (s) mourrait.

         Ils tenaient à être présents afin d’empêcher la succession d’Imam Ali (a) et de mettre en action leurs propres plans. Mais, deux ans plus tard, une puissante armée retourna en Syrie et conquit les Romains suite à la bataille de Yermouk, amenant une grande partie de la Syrie à adopter l’Islam.Meilleures salutations. Youssef CHARHABAILI.

Al Fathul Moubin Biographies Abrégé biographique de quelques Compagnons

Abou 'Oubeyda Ibn AIJarrah (117)
('Amir Ibn 'AbdAllah Ibn Al Jarrah). Quraychite de Fihr. Un des Prédécesseurs les Premiers, il était des Deux émigrations. L'Envoyé de Dieu (Saluts et bénédictions d'Allah sur lui) lui a annoncé le Paradis (un des Dix) et l'a surnommé "l'homme de confiance de la Communauté". Badrite, il participa à toutes les expéditions avec le Prophète (Saluts et bénédictions d'Allah sur lui).
Il était connu pour sa noblesse de caractère, sa grande clémence et l'humilité.
Il fut nommé sur le Cham à l'époque d' 'Omar, le jour du Yarmouk (Fleuve au sud de la Syrie, se jetant dans le Jourdain. Le courrier arriva alors de Médine, annonçant la mort d'Abou Bakr, sa succession par 'Omar, la désignation d'Abou 'Oubeyda sur le Cham après Khalid Ibn Walid qui en était démis. Abou 'Oubeyda garda la nouvelle jusqu'à la victoire que Khalid dirigeait de manière décisive) 13H. où Dieu fit périr un grand nombre de la soldatesque byzantine, et commanda la prise de Damas qu'il négocia (Le siège était dirigé de trois autres côtés par Khalid Ibn Walid, Yazid  Ibn Abou Soufian et Chourahbil Ibn Hasana. Khalid réussit ingénieusement la brèche de son côté. Les chefs de la ville s'empressèrent alors de   négocier avec Abou 'Oubeyda, Yazid et Chourahbil avant que la nouvelle des victoires de   Khalid ne leur parviennent. 'Omar confirma ensuite la prise par arrangement de toute la ville, même la partie de Khalid.). Il mourut à 58 ans, à la peste d' 'Amawas (Prononcé aussi 'Imwas). Localité entre Ramla et Beyt Al Maqdis (Jérusalem). Elle fut le foyer de cette peste où périrent nombre de gens, dont plusieurs Compagnons, parmi lesquels Mou'adh Ibn Jabal, Al Fadl Ibn 'Abbas, Yazid Ibn Abou Soufian... La même année, il y eut une grande sécheresse à Médine) 18H et fut enterré dans la plaine de Bisan, non loin de Tabariya (Tibériade). Il est rapporté de lui 14 hadiths.
Meilleures salutations. Youssef CHARHABAILI.